LA LETTRE DU GOSHIN BUDOKAI printemps 2004
LA RESPIRATION
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Les
organismes multicellulaires aérobies ont développé différentes
stratégies pour amener l’oxygène au cœur de leurs cellules. Les
mammifères se sont dotés du mécanisme de la respiration pulmonaire,
relayé par la circulation sanguine, pour assurer cette fonction. Mais,
chez l’homme, la respiration semble présenter des implications qui ne
se limitent pas à une simple activité physiologique. En effet, la
saisie du terme « respiration » sur un moteur de recherche
fournit une diversité de sites Internet impressionnante et
révélatrice : articles médicaux, scientifiques, encyclopédiques,
conseils aux musiciens et chanteurs pour développer le souffle, sites
de yoga, méthodes de relaxation et sophrologie, discours ésotériques ou
mystiques, pages commerciales, élucubrations diverses et quelques rares
pages d’arts martiaux. Indiscutablement, le sujet n’est pas univoque et
la diversité des approches nous livre inévitablement son lot d’idées
fantaisistes ou mercantiles, mais on ne peut éviter de s’interroger sur
une éventuelle liaison privilégiée entre la respiration et le mental,
car les sites évoquant cette relation sont légion.
Les
vrais budoka ont tous conscience de l’importance de cette
fonction ; cependant son influence sur la maîtrise de l’art
martial est souvent mal appréhendée et les méthodes permettant d’en
améliorer l’efficacité méconnues ou négligées. Quant à ses liens avec
la sphère psychique, nous en percevons intuitivement l’existence, mais
cela reste flou. Nous allons donc essayer de clarifier la situation.
D’abord en nous limitant à l’aspect physiologique, puis en élargissant
notre recherche en direction de la psyché.
PHYSIOLOGIE…
L’organisme,
pour fonctionner, a besoin d’énergie. Celle-ci est fournie par la
molécule d’ATP (adénosine tri-phosphate) synthétisée dans les
mitochondries (centrales énergétiques des cellules). C’est la seule
source énergétique du muscle, mais elle est présente dans la cellule en
très petite quantité et s’épuise en moins d’une seconde. Des mécanismes
de production d’ATP doivent donc intervenir très rapidement pour
reconstituer le stock d’ATP. Une première filière énergétique à base de
créatine phosphate ne consomme pas d’oxygène et ne produit pas de
déchet lactique gênant (anaérobie alactique) ; elle est très
sollicitée en karaté, car elle permet un effort explosif d’intensité
maximale, mais qui ne dépasse guère 5 secondes. L’ATP peut encore être
élaborée en l’absence d’oxygène à partir du glucose avec l’inconvénient
de la production d’acide lactique qui, en 1 minute 30 environ, empêche
toute contraction musculaire (anaérobie lactique). L’énergie nécessaire
à des exercices plus longs provient d’une réaction associant l’oxygène
et le glycogène stocké dans le foie et les muscles (aérobie). C’est
pourquoi une bonne oxygénation vous évitera de trop solliciter la
filière anaérobie lactique qui limite drastiquement la durée de
l’effort. D’autres voies énergétiques sont possibles pour la synthèse
de l’ATP : le muscle peut consommer ses réserves de graisse, cela
n’intervient que dans les efforts de longue durée (1 heure), voire
exceptionnellement ses propres protéines.
Ces connaissances acquises, vous comprendrez aisément qu’après un fort kime
il soit indispensable de relâcher la tension musculaire et de reprendre
immédiatement une respiration profonde si vous souhaitez pouvoir en
enchaîner d’autres rapidement ; sinon les filières anaérobies,
lactique et alactique, seront vite taries et votre capacité à
poursuivre un combat violent largement compromise. En effet, des
muscles paralysés par l'acide lactique refuseront tout service efficace
même si l'oxygène leur parvient en quantité suffisante. Il faut donc
économiser l'énergie d'origine anaérobie et solliciter au maximum la
filière aérobie dès le début d'un combat.
Certes,
un entraînement régulier améliore notablement les performances en
termes
d’apport en oxygène, et certains se contentent de ce constat, mais la
compréhension des mécanismes mis en jeu permet d’aller plus loin et,
surtout, d’en tirer des applications qui dépassent le simple fait
d’amener l’oxygène où et quand nous en avons besoin, sans délai et en
quantité suffisante.
Le
mécanisme respiratoire est sous la dépendance du système nerveux
neurovégétatif, mais, contrairement aux autres fonctions dépendant de
ce système, la volonté peut aisément le moduler. Il est donc logique de
s’interroger sur les meilleures actions possibles pour que l’organisme
fonctionne à son optimum.
La
fonction respiratoire est assurée par plusieurs organes. L’air inspiré
(21 % d’oxygène, 78 % d’azote, 1 % de gaz rares auxquels
s'ajoute une
proportion variable de vapeur d’eau) est filtré, humidifié et réchauffé
par le nez ; puis, passant par le pharynx, il descend dans la
trachée artère, les bronches et les poumons pour aboutir dans les
alvéoles pulmonaires où il entre en contact avec le sang. À ce niveau,
le sang se débarrasse de son gaz carbonique et se charge de l’oxygène,
apporté par la respiration, qu’il va transporter jusqu’aux cellules.
Là, c’est l’opération inverse : le sang libère l’oxygène et
récupère le gaz carbonique, déchet gazeux de la combustion des réserves
énergétiques qui se déroule dans les mitochondries.
Il
convient, à ce sujet, de se demander s’il est possible d’augmenter le
volume maximum d’oxygène transporté vers les cellules. La mesure de ce
volume est connue des spécialistes sous le joli nom de « VO2
max ». Il est possible de développer cette VO2 max à
l’aide d’exercices de fond jusqu’à l’âge de 20 ans. Au-delà il se
stabilise puis baisse lentement avec l’âge. Ce sont les skieurs de fond
qui présentent généralement les meilleures mesures de VO2
max. Toutefois, si, passé 20 ans, le VO2 max ne peut plus
augmenter, il
reste possible d’améliorer le pourcentage de VO2 max
utilisable durant un laps de temps donné. Ainsi, un athlète bien
entraîné peut solliciter 90 % de sa VO2 max pendant 30
minutes alors que le sujet non entraîné ne pourra mobiliser le même
pourcentage que pendant 5 minutes. On retiendra donc que l’âge n’est
pas un facteur limitant et qu’il est toujours possible de développer, à
l’aide d’un entraînement judicieux, ses capacités physiques liées à une
utilisation optimisée de l’oxygène de l’air.
L’air
est inspiré grâce au diaphragme, muscle plat situé sous les poumons, et
aux muscles élévateurs des côtes ; leur contraction permet
d’augmenter le volume thoracique, donc de faire pénétrer l’air dans les
poumons. Les muscles abdominaux sont impliqués dans l’expiration
forcée, l’expiration de repos étant un phénomène passif. On remarque
donc un antagonisme entre les deux groupes musculaires intervenant dans
le processus ventilatoire lors d’une activité physique d’une certaine
intensité ; en effet, la contraction du diaphragme provoque une
dilatation de l’abdomen alors que la contraction des abdominaux tend à
s’y opposer. Il s’ensuit l’impossibilité de fournir un gros effort sur
l’inspiration puisque cela nécessiterait la contraction simultanée et
antagoniste des abdominaux et du diaphragme. Schématiquement, un effort
léger peut se faire sur l’inspiration, un effort d’intensité moyenne se
fait sur l’expiration et l’intensité maximum réclame la manœuvre de
Valsalva qui consiste, après une inspiration profonde, à tenter, glotte
fermée, une expiration forcée. C’est, inconsciemment, ce que l’on fait
lors d’un kiai dont la sonorité est souvent proche de
« IZA » ; le « I » correspond sensiblement à
la manœuvre décrite plus haut, le « A » au relâchement de la
glotte et à l’expiration qui en découle. Cette manière de procéder
permet au coup porté (atemi) d’avoir un point d’appui thoracique
et abdominal très solide et, lié à la contraction des dorsaux grâce au hikite,
d’être propulsé par un bloc corporel d’une grande rigidité. Quant à
l’expiration sonore de la fin du kiai, elle évite la poursuite
de l’effort en apnée.
De
cette connaissance, on peut tirer la stratégie suivante : il faut
attaquer l’adversaire au début de son inspiration. C’est en effet le
moment où il est le plus faible : les abdominaux sont relâchés, la
manœuvre de Valsalva n’est pas réalisable dans des conditions correctes
et il dispose de peu d’air à expirer ce qui ne lui permet qu’un effort
modeste. La maîtrise de la perception du cycle ventilatoire de
l’adversaire et du choix de l’instant idéal pour agir doit, de façon
significative, améliorer le nombre d’attaques décisives que vous
réussissez.
Il
va sans dire que vous ferez tout pour cacher votre propre
respiration ; la tendance actuelle qui consiste à accompagner les kata,
kihon ou kumite d’une respiration sonore
est une faute majeure née de la compétition et de ses dérives. Mais
attention, cacher sa respiration ne signifie pas cesser de respirer,
bien au contraire. D’abord, évitez d’ouvrir et fermer la bouche à
chaque cycle respiratoire ; si vous avez besoin de la bouche,
laissez-la ouverte. Ensuite, il existe grosso-modo deux types de
respiration : costale et abdominale (ou ventrale). Utilisez la
respiration abdominale, car elle permet d’importants débits et est
beaucoup plus discrète du fait qu’elle ne mobilise pas la poitrine et
les épaules. Ajoutons que la respiration costale en sollicitant les
muscles du haut du corps favorise des crispations parasites et la
concentration de la force dans les épaules. Il en découle une technique
déficiente et des déséquilibres fâcheux. Dans la vie courante, la
respiration abdominale, en effectuant un massage permanent des
viscères, contribue à établir un transit intestinal régulier.
La
respiration de repos ne renouvelle qu’un faible pourcentage de l’air
contenu dans les poumons. De plus, une partie de l’air inspiré reste
dans les voies aériennes supérieures : nez, bouche, trachée et
bronches. Si les inspirations se raccourcissent, seul l’air contenu
dans cette partie de l’appareil respiratoire est renouvelé ; cette
privation d’apport d’oxygène aux alvéoles pulmonaires va rapidement
provoquer l’asphyxie. C’est justement ce qui se passe chez les sportifs
débutants qui, lors d’un effort quelque peu soutenu, accélèrent le
rythme respiratoire sans modifier le débit, la respiration costale,
très limitée en volume, amplifiant la vitesse de la dégradation. La
plupart d’entre eux corrigent spontanément cette erreur en quelques
séances. D’autres mettent plus longtemps ; ce sont, en général,
ceux qui ont une tendance marquée à la respiration costale. Ils doivent
apprendre la respiration ventrale, ce qui demande du temps.
Le
cycle respiratoire de repos laisse dans le bas des poumons 2,5 à 3
litres d’air non renouvelés. Cet air vicié qui paralyse l’activité
d’une grande partie des alvéoles pulmonaires doit être considéré comme
un véritable poison que l’on se doit d’éliminer. Le sport y pourvoit en
partie, une expiration forcée ne laissant plus qu’un litre, voire un
peu plus, mais il est souhaitable de s’attaquer à ce dernier litre
d’air. Nous possédons des outils pour cela : c’est par exemple le
kata Sanshin, mais pour être bénéfique, ce genre d’exercice doit
être répété fréquemment. Bien entendu, il serait absurde d’améliorer la
ventilation pulmonaire et la capacité de transport en oxygène du sang
si, parallèlement, on s’applique à tout saboter en fumant ou en restant
confiné dans un lieu insalubre.
Que
peut donc faire le budoka pour reculer ses limites ? Rien
ne remplace le travail de fond, essentiellement le jogging, mais aussi
le vélo, ou le ski de fond, régulier et sur des durées supérieures à
l’heure. C’est sur cette base que pourra se greffer efficacement
l’entraînement de type fractionné tel qu’on le pratique au dojo.
Les épisodes intenses qui sollicitent fortement le cœur et les poumons
seront particulièrement surveillés : la respiration est-elle
abdominale ? C’est facile à vérifier : seul l’abdomen bouge,
épaules et haut du thorax restent immobiles. Est-elle profonde ?
Dans ce cas, après l’effort, l’essoufflement disparaît rapidement.
Est-elle judicieusement synchronisée avec les mouvements ? Là, les
kime sont réellement puissants durant toute la
séance. Au dojo, le kata est sans doute l’exercice le
mieux approprié pour mettre cela en application ; mais
l’entraînement peut se prolonger bien au-delà. Rien n’interdit, en
effet, de s’efforcer à contrôler sa respiration au bureau, à l’école ou
à la maison, en voiture ou dans le métro, car une bonne oxygénation est
une assurance de santé physique et, comme chacun sait, de santé
psychique puisque les deux sont étroitement liés.
…ET PHYSIOLOGIE
(ce n'est pas une coquille !)
La
liaison entre le psychique et le physique, admise par la plus grande
partie des gens, est soulignée autant par les médecins que les tenants
des thérapies naturelles ou ésotériques. Nous-mêmes l’avons de
nombreuses fois évoquée au dojo. Mais s’il apparaît logique et assez
facilement explicable que la santé physique ait des répercussions sur
le mental, et inversement, comment justifier que la respiration soit
plus particulièrement impliquée dans le psychisme ?
Dans
une approche matérialiste, nous pouvons affirmer que le cerveau, organe
comparable aux autres, est le siège des commandes motrices, des
émotions et sentiments, des pensées et de la mémoire grâce à des
médiateurs chimiques qui permettent d’établir des connexions
neuronales. Ces médiateurs sont secrétés par les cellules cérébrales
qui tirent leur énergie de la molécule d’ATP, donc de l’oxygène et des
nutriments. Ce fonctionnement, en présence de conditions
physico-chimiques idéales, doit donc être parfait puisque le psychisme
n’y apparaît pas. Cette théorie n’explique pas pourquoi beaucoup de
sportifs connus menant apparemment une vie saine connaissent le stress.
À moins de se demander si le sport de compétition est sain. Mais
d’abord, qu’est-ce que le stress ? C’est une sollicitation
physique ou psychologique à laquelle l’organisme est incapable de
répondre efficacement. C’est exactement la situation du sportif de haut
niveau à qui on demande en permanence des performances supérieures à
celles qu’il est capable de produire. Revenons à notre cerveau. Il est
constitué de neurones et cellules gliales qui, comme toutes les
cellules, ont besoin d’énergie pour fonctionner. Mais les cellules
cérébrales sont extrêmement énergivores. Ainsi constate-t-on que le
cerveau est un organe gros consommateur d’oxygène : 20 % de
la
consommation globale de l’organisme, pour un poids représentant
2 % du
total. Il est facile de comprendre qu’une mauvaise oxygénation risque
de provoquer un fonctionnement déficient du cerveau. Dans le cadre de
l’art martial, cela se traduit par une mauvaise observation, une
analyse partielle, une décision erronée, etc.
Excepté
dans les cas pathologiques comme l’athérosclérose, dans quelles
circonstances est-on exposé à ce déficit cérébral en oxygène et à
la confusion mentale qui en découle ?
Quand
l’effort physique mobilise l’essentiel de l’apport en oxygène :
l’athlète qui réalise une performance exceptionnelle ; le sujet
non entraîné qui surestime ses capacités ; des circonstances
extraordinaires qui nécessitent une énergie inhabituelle ;
l’effort en altitude où l’air inspiré contient un pourcentage
insuffisant d’oxygène ; etc.
Solution :
l’entraînement qui développe vos capacités physiques (tai).
Bien
sûr, quand l’oxygène n’arrive plus au cerveau : artères carotides
ou trachée comprimées, lors d’un étranglement par exemple ;
lorsque le diaphragme s’immobilise dans un spasme douloureux après un
choc violent sur le plexus solaire ; évidemment, dans les
exercices en apnée ; etc.
Solution :
l’entraînement qui développe vos capacités techniques (ghi).
Mais
également lorsque la peur, ou le stress, provoque une sorte de tétanie
générale et une quasi-apnée.
Solution :
l’entraînement qui développe vos capacités mentales (shin).
Cette
mauvaise oxygénation du cerveau peut donc avoir une origine physique ou
psychique. L’entraînement permettra de repousser les limites physiques
et techniques de sa survenue ; c’est un objectif de moyen et long
terme. D’autre part, la peur n’intervient que lorsque l’on se sent
dépassé ; la maîtrise technique reculera progressivement le moment
où elle se manifeste. Mais quand le mental est débordé et que le stress
s’installe, quelques exercices respiratoires simples seront efficaces
presque instantanément et quelles que soient les circonstances. De
fait, il est courant de conseiller de respirer profondément pour se
débarrasser du trac. Comment cela peut-il fonctionner ?
Comme
nous l’avons déjà vu dans un précédent article, vous ne pouvez faire
consciemment qu’une seule chose à la fois. Ceux qui se croient, comme
le système d’exploitation « Windows », multitâches ont
recours à l’automatisme, comme dans la conduite automobile, ou font du
zapping intellectuel (sauf si vous êtes un surhomme, d’après
Nietzsche, ça existe !). Or, la peur est alimentée par les
pensées, et la respiration profonde demande de l’attention, deux
activités cérébrales qui exigent la conscience. Donc, si vous obligez
votre cerveau à exécuter une tâche consciente, il ne peut pas en
réaliser une deuxième simultanément. Vous imposer de respirer
profondément est une opération qui ne permet plus aux pensées néfastes
de s’installer. Mais la conscience étant mobilisée pour cette activité,
vous ne pouvez plus mener une observation rigoureuse.
L’analyse
des causes de la peur (anxiété, angoisse, etc.) montre qu’elle se
construit sur des pensées particulièrement frustres ou des empilements
bancals d’idées saugrenues. C’est le seul type de pensée qu’un cerveau
mal oxygéné peut encore élaborer ; en effet, ne disposant pas des
ressources énergétiques suffisantes, ses capacités se limitent à des
stéréotypes et autres idées préconçues. Redonnez-lui de l’oxygène et il
reviendra à des pensées plus logiques et mieux structurées. Donc, la
peur a été chassée par la respiration profonde et cette dernière
suscite un meilleur fonctionnement cérébral qui va installer des
pensées plus sensées à la place d’une peur sans fondement. Mais, là
encore, soit vous cessez de respirer profondément et la peur risque de
ressurgir, soit vous persistez dans cette forme de respiration qui
accapare la conscience et vous ne pouvez pas observer correctement ni
prendre une décision cohérente.
La
solution est évidente : chaque fois qu’elle est nécessaire, la
respiration profonde doit s’installer sous la forme d’un automatisme.
Attendu que l’automatisme ne mobilise pas la conscience, celle-ci reste
disponible pour l’observation et la stratégie.
Voici
un mode opératoire qui devrait vous permettre d’atteindre ce
résultat : au dojo, n’attendez pas le premier
essoufflement ; dès le salut qui précède le kihon, le
kumite ou le kata, commencez à utiliser la respiration
abdominale profonde. La répétition systématique de ce comportement
l’amènera progressivement au stade du réflexe.
Ainsi,
dans la rue, la surprise d’une agression verbale ou physique vous
placera instinctivement dans cet état d’hyperventilation, garantie de
fonctionnement cérébral optimum, donc de gestion éclairée du conflit.
Et
pourquoi ne pas élargir la portée de ce travail respiratoire à chaque
sollicitation de l’intellect, qu’elle soit ou non accompagnée d’un
recours à l’effort physique, la respiration abdominale profonde vous
permettra de trouver les réponses les plus pertinentes aux questions
qui vous assaillent. L’intelligence, fille de la respiration ;
étonnant, non ! Testez, vous serez encore plus étonné. Mais soyez
patients ; ce sont de longues années de pratique qui créeront ces
automatismes.
Sakura Sensei
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